@article{oai:tobunken.repo.nii.ac.jp:00006795, author = {秋山, 光和 and Akiyama, Terukazu}, issue = {238}, journal = {美術研究, The bijutsu kenkyu : the journal of art studies}, month = {Feb}, note = {Parmi les peintures provenant de la “Biliothèque” (Grotte 17 de Mo-kao K'ou 莫高窟) de Touen-houang, on a souvent remarqué ce motif particulier du pèlerin portant sur le dos une hotte pleine de sûtras et accompagné d'un tigre à sa droite. M. Eiichi Matsumoto en a présenté quatre exemples dans son “Etude sur les Peintures de Touen-houang 燉煌 畫の研究” (1935, pp. 516-526): au Musée Guimet (coll. Pelliot, no. 17683) (fig. 2), au British Museum (coll. Stein, Ch. 00380 et Ch. 0037) (fig. 3 et 4) et au Musée de Séoul (ancien coll. de la Mission Ôtani) (fig. 5). En 1955, nous avons appris par un article de M. Nobuo Kumagai (Bijutsu-shi, 14) qu'un autre exemplaire, provenant également de la Mission Otani, était entré dans la collection de M. Masayoshi Nakayama de Tenri (fig. 6). Ces cinq peintures sont toutes dessinées à l'encre de Chine en traits simples et rapides, et soulignées d'un coloris assez peu raffiné. Elles ont attiré l'attention pour leur intérêt iconographique plutôt que pour leur valeur artistique, et on en a donné deux interprétations différentes: A la suite de M. Kumagai et du catalogue du Musée Guimet, il est tentant de voir dans ce personnage un moine chinois qui aurait voyagé jusqu'en Inde à la recherche des livres sacrés, et particulièrement le fameux Hiuan-tsang 玄奘. D'autant plus qu'on a conservé au Japon deux portraits de ce dernier (Musée National de Tokyo et collection Tatsurô Yamamoto) très comparables, mais à vrai dire sans le tigre. En effet il n'apparaît aucun tigre dans les biographies, historiques et légendaires, de ce grand moine. C'est pourquoi M. Matsumoto, se fondant sur une suggestion d'Aurel Stein, a avancé l'hypothèse que ce pourrait être l'arhất tibétain Dharmatâla qui, dans la série des dixhuit arhât, est toujours représenté avec une hotte sur le dos et un tigre à sa droite (fig. 7). Cependant il y a encore, dans la réserve du Musée Guimet, deux autres spécimens de cette iconographie qui paraissent beaucoup plus importants du point de vue artistique et qui sont restés jusqu'ici presque inconnus. Grâce à la courtoisie de nos collègues français, nous avons pu les étudier au printemps de 1965 et nous en publions des reproductions. Ce sont deux peintures sur soie, de plus grandes dimensions que les cinq dessins sur papier déja connus. La peinture A, numérotée 1141 dans l'inventaire de l'ancien Département des Arts Asiatiques du Musée du Louvre, mesure 80.5 cm de haut sur 53 cm de large (Pl. 1 et 2). Elle a été collée sur toile et réparée en plusieurs endroits, vraisemblablement lors de son entrée au Louvre en 1910, juste après le retour de la Mission Pelliot. Elle représente, comme les autres spécimens, un moine somptueusement vêtu, se dirigeant vers la gauche, flanqué de son tigre. Il porte sur le dos une grande hotte, tient une canne de la main droite et un chasse-mouche de la gauche. Cependant, alors que dans les cinq images sur papier ce personnage est en l'air, sur des nuages, dans cette peinture sur soie il marche sur un sol parsemé de fleurs. Nous n'y voyons pas non plus la petite figure de Bouddha assis sur des nuages, en haut et à gauche, comme dans les images sur papier. On y remarque par contre, derrière sa tête et flottant après lui, une auréole verte et une traînée vaporeuse violette, qui semblent le diviniser. La technique de la peinture est assez fine avec des couleurs très riches, accentuées par l'application de feuilles d'or découpées. Sur ces couleurs épaisses, les contours, les traits du visage et les lignes des draperies sont retracées de façon assez rigide. Dans le coin du haut à droite, dans un cartouche sur fond rose, nous pouvons lire une inscription disant que “cette image de Pao-cheng jou-lai 寶勝如来 a été peinte pour célébrer la troisième période de sept jours (San-ts'i tchai 三七齊) du frère cadet défunt Tche-k’ieou 知球” (fig. 1). Au revers de ce tableau, quatre fragments de manuscrits qui doublaient primitivement la peinture ont été recollés sur la toile (fig. 8). La plus grande feuille est un fragment de lettre adressée par un moine appelé Fa-hing 法行 à des confrères de Touen-houang. D'après le style de la calligraphie et les titres honorifiques, nous pouvons dater cette lettre de la deuxième moitié du IXe siècle, juste après la libération de Touenhouang par Tchang Yi-tch’ao 張議潮. La peinture elle-même a dû être éxécutée à la fin du règne de la famille Tchang, aux environs de 900 A. D. L'autre peinture (B) (Pl. 3 et 4), sur soie également, est de mêmes dimensions à peu près (78.23 x 52.0 cm). Son style est exceptionnel, même dans l'ensemble des peintures de Touenhouang. Elle est dessinée en lignes très fines et très souples. Les corps du moine et du tigre sont légèrement teintés de brun. Le visage et les rouleaux de sûtra qui remplissent la hotte sont accentués de rouge, de bleu, de blanc et d'or. Ici aussi, le moine marche sur le sol. On remarque tout en bas comme un horizon de montagnes, difficile à interpréter. Il est accompagné de son tigre, et porte en mains une branche d'arbre et un rosaire. Au loin, un oiseau exotique perche sur un rocher. En haut à gauche, apparaît un Bouddha très délicatement dessiné. Du point de vue stylistique, cette deuxième peinture peut remonter jusqu'au milieu du IXe siècle. Mais il ne nous a pas été possible, jusqu'ici, d'identifier, de façon absolument certaine, le personnage représenté dans ce genre de peintures de Touen-houang. Cependant, l'inscription du tableau A nous paraît importante: le moine y est considéré comme une transfiguration de Pao-cheng jou-lai que le dona teur de la peinture a prié pour l'âme de son frère défunt. D'ailleurs, nous pouvons trouver le nom de la même divinité dans les deux peintures sur papier rapportées par la Mission Ôtani. Le nom de Pao-cheng jou-lai est connu dans le tantrisme chinois, comme étant le premier des Cinq Tathậgata 五如来 invoqués pour chasser les démons. D'après deux rituels de cérémonies pour les prêta (T. no 1315 et no 1318), traduits par Amoghavajra, nous savons que Pao-cheng correspond au sanscrit Prabhûta-ratna. Une autre mention plus intéressante de ce nom est trouvé dans la biographie de Seng Piao 儈表, au chapitre 26 des “Vies des Moines Illustres (Ming-seng tchouan 名儈傅),” écrit en 514 par Pao Tch’ang 寶唱 des Leang, à propos d'une fameuse statue de Paocheng Talent 寶勝像 dans le grand temple, appelé Tsanmo 讃摩, de Khôtan en Asie Centrale. Cette divinité devait être considérée comme une protectrice des voyageurs à travers les déserts et figurée par l'image du moine rapportant de l'ouest les saintes écritures.}, pages = {1--21}, title = {敦煌画「虎をつれた行脚僧」をめぐる考察―ペリオ将来絹絵二遺例の紹介を中心に―}, year = {1966} }